ScénarioSeigneur terrien, vous prenez possession de votre domaine en l'an de grâce 1300. Le choix de celui-ci se fait entre toutes les terres chrétiennes d'Europe, du plus petit comté de Norvège au grand empire Byzantin. A partir de là, liberté vous est donnée de vous bâtir une destinée et de faire prospérer votre famille (eh oui, vous jouez votre personnage puis ses descendants).
Pour cela, vous devrez faire des choix stratégiques : marier vos enfants à des personnages influents ou héritiers de terres que vous convoitez, imposer votre autorité à vos vassaux, mener vos troupes à la guerre, développer vos provinces, etc.
Aucun scénario n’est disponible dans la version orginale, vous pouvez seulement choisir de l’année où commencera la partie ; cette date influençant les royaumes en place.
TechniqueGraphiquement, le titre n'est pas ce qu'on pourrait appeler "beau". Les détails sont grossiers et la map juste correcte. Rien à voir avec les derniers Total-War. A sa décharge, il faut préciser que le nombre conséquent de filtres que l’on peut mettre sur la carte ainsi que la quantité d’informations affichées à l’écran empêche plus de détails graphiques.
GameplayLa prise en main du jeu est quelque peu difficile, surtout pour les joueurs non habitué aux jeux de stratégie sur carte. Les menus ne sont pas vraiment intuitifs et il faut souvent aller dans plusieurs sous-menus pour trouver ce que l’on cherche. Néanmoins, l’idée est très aboutie et plaira énormément aux amateurs d’histoire et de stratégie.
Pour une fois, on peut gagner en n’usant des armes qu’au minimum. Les tribulations politiques permettent de réunir un grand nombre de terres et de titres sans surtir la lame de son fourreau. C’est justement l’attrait majeur du titre : la gestion de son personage, de sa plus tendre enfance jusqu’à sa mort (qui peut d’ailleurs survenir prématurément si certains en veulent à sa vie…) et de ses relations politiques. Ainsi, entretenir de bonnes relations avec le pape vous octroyera certains avantages. De même, si vos relations avec vos vassaux se dégradent, il vous faudra peut-être faire face à une guerre d’indépendance.
Un autre point qui montre encore la volonté des développeurs de respecter une ambiance médiéviévale et féodale : vous ne pouvez pas déclarer la guerre à tout va. En effet, pour revendiquer une terre ou un titre, il vous faudra un cassus belli valide. Bien sûr, cela ne vaut pas contre les hérétiques païens ou musulmans.
Les possibilités sont donc très grandes et même si la difficulté est au rendez-vous, on ne s’ennuie jamais.
Concernant la guerre, il ne faut jamais oublier que le jeu se joue en temps semi-réel puisque l’on peut mettre pause quand on veut et moduler la vitesse d’avancement du temps. Les batailles sont auto-gérées et, pour faire simple, c’est la plus grosse armée qui gagne dans 80% des cas.
Bande sonC’est le point négatif du jeu en ce qui me concerne. Les musiques sont peu nombreuses et donc se répètent souvent. Or elles sont très épiques et en début de partie elles donnent de l’entrain mais au bout d’une heure….
MultijoueursLe mode multijoueur est relativement sympathique dans la mesure où les joueurs possèdent une bonne connexion et une machine rapide. Si ce n’est pas le cas, n’essayez même pas !
Le multijoueur se joue comme le solo, chacun des joueurs choisi un personage et donc la ou les terres correspondant. La suite est semblable au solo mais le GROS point noir est du coup la gestion du temps. En effet, chacun des joueurs peut mettre pause ou moduler la vitesse du temps quand il le veut. Je vous conseille donc de jouer avec des connaissances ou des joueurs raisonnables.
Durée de vieComptez le nombre d’empire, de royaumes, de duchés, de comtés et tous leurs vassaux et vous atteindrez peut-être la moitié du quart du nombre d’heures que l’on peut passer sur un tel titre. Quoi de plus jouissif que de réécrire l’histoire, de fonder des dynasties respectées…?
Pour être plus sérieux, c’est un jeu de stratégie donc la durée de vie dépend de si l’on se lasse vite ou non.
ConclusionEn retard dans la technique, Crusader Kings est pourtant pionier dans son domaine. La profondeur du jeu est vertigineuse tant les possibilités sont immenses.
Crusader Kings m’a fait découvrir une autre facette des jeux de stratégie qui, je trouve, est trop peu exploitée : les relations féodales et la formation d’une véritable dynastie. Pour un historien comme moi, il a été la révélation de l’année ! Malgré ses imperfections notables (surtout au niveau du multijoueur) il est entré dans le top 3 de ma ludothèque.
Les + :- Le respect de l’histoire
- Le système de féodalité
- La difficulté relevée (pour une fois)
Les - :- Les batailles un peu trop simplistes
- Le multijoueur
- La bande son
16/20