"C'est un libellé discret mais qui change tout. La plateforme de diffusion de parties de jeux vidéo en direct a annoncé, hier sur son blog, la mise en place d'un label « sponsorisé » pour les vidéos dont la diffusion par un internaute est rétribuée par un éditeur. L'entreprise épingle ainsi la pratique consistant à acheter des vidéos auprès de Youtubeurs et casteurs influents pour promouvoir un produit sans que les spectateurs en soient toujors informés.
« Quand c'est bien fait, c'est du gagnant-gagnant pour tout le monde : les marques ont leur jeu qui est couvert, les influenceurs se font de l'argent en faisant ce qu'ils font de mieux, et les internautes peuvent se divertir et s'informer avec du super contenu, observe le billet de blog de la plateforme récemment achetée par Amazon. Néanmoins, parce qu'il n'y a pas de pratique idéale claire et que les lignes à suivre sont mouvantes, associées parfois à des relations de sponsoring peu transparentes, ce type de campagne est devenu un peu l'aspect sombre de l'industrie, et c'est mauvais pour tout le monde. »
Depuis 2012 et l'explosion des revenus de stars du jeu vidéo comme DiabloX9, sponsorisé par Activision, le phénomène du sponsoring d'influenceurs est considéré par ses détracteurs comme de la publicité déguisée. Celle-ci est parfois d'autant plus insoupçonnable qu'une annonce promotionnelle précède souvent l'affichage d'une vidéo, laissant croire à l'internaute non renseigné que celle-ci est forcément indépendante.
En réalité, certains grands noms de l'Internet, comme Cyprien avec sa chaîne CyprienGaming, sont même adossés à une régie publicitaire. Pour les annonceurs, ce type de communication est intéressant : « Cela coûte moins de 20 000 dollars, ce qui peut représenter beaucoup pour le Youtubeur, mais pas tant que ça pour nous, comparé à ce que coûte une campagne de publicité classique », explique un employé d'une major américaine.
Ce type de sponsoring permet également d'assurer plusieurs centaines, voire millions, de visionnages, quoique auprès d'un public parfois beaucoup plus jeune qu'attendu, et pas toujours informé du modèle économique qui fait vivre ses vedettes."
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/10/03/twitch-denonce-le-manque-de-transparence-des-videos-sponsorisees_4499808_4408996.html#xtor=RSS-3208